Une page d’histoire

Chassés de France par la persécution (les lois Combes), les missionnaires spiritains français ont dû fermer alors plusieurs écoles et chercher refuge dans des pays voisins. C’est ainsi que, en 1903, cinq spiritains français débarquent à Gentinnes, comme des réfugiés. Ils ne sont pas seuls : ils amènent 30 grands élèves (venant de Merville), qui seront rejoints par un autre groupe venant de Cellule et s’installent dans ce petit château à la campagne, construit en 1648 et occupé successivement par plusieurs familles nobles. Les Français resteront à Gentinnes jusqu’en 1920 et y formeront plus de cent missionnaires. Les Spiritains belges prennent la relève. De 1919 à 1969, ils formeront ici 150 futurs missionnaires, destinés surtout au Congo belge.

L’Ecole Apostolique deviendra le Collège Spiritain, qui fermera ses portes en 1969. Opérant alors une profonde mutation, Gentinnes devient un Centre d’Animation Spirituelle et Missionnaire, qui a accueilli pendant 40 ans une moyenne de 5000 personnes chaque année pour des retraites, des sessions, des temps de prière et de partage. Ce centre fermera, lui aussi, en 2009, faute d’animateurs et face à une moindre demande.

Gentinnes est marqué par le massacre des martyrs de Kongolo (1962) dont dix avaient été élèves à Gentinnes. Le Mémorial Kongolo, inauguré en 1967 en présence du Roi et de la Reine, évoque leur souvenir et celui de nombreuses autres victimes missionnaires.

L’ancien internat du Collège a été transformé en 16 appartements de rapport, et on relance, à partir de 2017, un nouveau projet missionnaire, piloté par une équipe spiritaine internationale ouverte à des collaborations externes.

Le but : être un lieu d’Église habité, animé par des missionnaires et ouvert aux priorités des spiritains, l’évangélisation et le souci des pauvres, en lien avec l’Unité pastorale locale.

De 1903 à 2018, on peut dire que la mission est le fil rouge de l’histoire spiritaine de Gentinnes. La mission est au cœur de notre vie. Ce qui change ce sont deux aspects importants :

  • le lieu de la mission : l’Europe déchristianisée, sécularisée, post-chrétienne,
  • les missionnaires continuent à venir de loin, ils franchissent les océans … ils viennent d’Afrique; ou d’ailleurs …

Le dynamisme nous vient :

  • de l’Esprit,
  • de nos confrères martyrs à Kongolo.